Proposition
de travail spirituel approfondi pour le Vassa 2017
Notre objet d’étude
et de pratique sera le Metta Sutta.
Il s’agit d’un enseignement du Bouddha sur le rayonnement de
l’amour universel à partir de notre propre cœur. En le méditant
et en le « contemplant » jour après jour, phrase par
phrase, il pourra pénétrer en nous, prendre vie et inspirer notre
conduite au quotidien.
Voici
le texte et, plus bas, quelques suggestions de contemplation.
Mettā
Sutta (Sutta Nipata, 1.8)
–
Paroles du Bouddha sur la
bienveillance –
Traduction
de Jeanne Schut
Voici
comment devrait se comporter
Celui
qui a développé des qualités de bonté
Et
qui connaît la voie de la paix :
Qu'il soit appliqué et droit,
Direct
et doux dans ses paroles.
Humble
et sans prétention,
Satisfait
et aisément contenté.
Qu’il
ne se laisse pas submerger par les obligations et demeure frugal.
Qu’il
soit paisible, maître de ses sens,
Naturellement
discret, sans exigences.
Et
qu'il ne fasse rien
Que
les sages, plus tard, pourraient désapprouver.
Qu’il
médite ainsi :
« Prenant
moi-même refuge dans le bonheur et la paix,
Je
souhaite que tous les êtres soient heureux et en paix.
Que
tous les êtres vivants, quels qu’ils soient —
Les
faibles comme les forts, tous sans exception,
Les
grands et les puissants, les moyens et les petits,
Visibles
et invisibles, proches et lointains, nés et à naître —
Que
tous les êtres soient heureux et en paix !
Que
nul ne trompe autrui, ni ne méprise aucun être, quel qu’il soit.
Que
nul, par colère ou aversion, ne souhaite de mal à autrui. »
Comme
une mère, au péril de sa vie,
Protège
son enfant, son unique enfant,
Ainsi
doit-on ouvrir son cœur à l’infini à tous les êtres vivants,
Rayonner
la bienveillance envers le monde entier :
Ouvrir
son cœur dans toutes les directions –
En
haut, en bas et tout autour, sans limites –
Libre
de toute haine et de toute aversion.
Que
l’on soit assis, debout, en marche ou couché,
Tant
que l’on est éveillé, on doit toujours être fidèle à ce
souhait.
C’est
ce que l’on appelle
« Demeurer
dans un état divin ici et maintenant ».
Sans
se laisser piéger par des croyances erronées
Celui
qui a le cœur pur, qui voit la vérité ultime des choses
Et
qui s’est libéré de tous les désirs sensoriels,
Ne
reprendra plus jamais naissance dans ce monde.
Pratique quotidienne
suggérée :
1 - Lire tout le
Sutta lentement en s’imprégnant du sens de chaque parole.
2 - Prendre une
phrase ou un fragment de phrase, dans l’ordre du texte, et le
mettre à la première personne.
Ex.
« Voici comment devrait se comporter celui qui a développé
des qualités de bonté » devient : Voici
comment je dois me comporter, moi qui ai développé des qualités de
bonté.
3 - Se répéter
cette phrase plusieurs fois, voir comment elle résonne en nous.
a - Si nous ne
nous sentons pas « à la hauteur » de la vertu énoncée,
s’interroger pour savoir comment améliorer notre comportement
dans ce sens.
Ex :
Ai-je vraiment développé des qualités de bonté ? Pourquoi
est-ce que je ne me ressens pas comme une bonne personne ?
Est-ce que mon ressenti est justifié ou le fruit d’un
conditionnement, d’une aversion envers moi-même ? Que puis-je
faire pour changer cela ?
b - Nous prenons
pleinement conscience que nous avons effectivement développé des
qualités de bonté. Sans nous en glorifier, nous constatons que la
vie nous a menés sur ce chemin de bienveillance et nous emplissons
notre cœur de reconnaissance.
4 - Nous nous
asseyons en méditation, prenons le temps d’apaiser l’esprit
jusqu’à un niveau de « normalité », tranquille, sans
pensées particulières.
5 - Nous
introduisons dans ce silence la notion de développement de qualités
de bonté dans notre vie… et nous laissons faire, à l’écoute
de « ce qui sait » en nous.
Le lendemain, après
la lecture de l’ensemble du Sutta, méditation et contemplation de
la proposition suivante du texte : « et qui connaît la
voie de la paix » => Moi qui
connais la voie de la paix.
Ex : Ai-je le
sentiment de connaître la voie de la paix ? Si je la
connais, est-ce que je la suis fidèlement ? Pourquoi pas ?
Qu’est-ce qui m’en empêche ? Comment
améliorer cela ?
Et ainsi de suite.
Si certaines phrases
vous posent plus problème que d’autres, n’hésitez pas à y
passer plusieurs jours. Le Vassa dure trois mois, trois mois de
pratique intense. Profitons du soutien spirituel de tous ceux qui
pratiquent intensément comme nous en cette période.
Arrivé à la fin du
Sutta, vous pouvez reprendre au début, constater l’évolution qui
s’est nécessairement produite depuis, et reprendre l’exercice à
partir de là où vous en êtes à ce moment-là.
Puissent
les mérites de tous les Grands Éveillés
nous
éclairer, nous guider et nous soutenir
dans
cette pratique de Metta.