Le Dhamma de la Forêt |
Le citta est d’une importance capitale. Il s’agit de la nature connaissante essentielle de l’esprit. C’est une conscience pure et simple : le citta sait, tout simplement. La conscience de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, de même que les jugements ou critiques qui en résultent, ne sont que des mouvements du citta. Parfois, ces activités peuvent se manifester sous forme d’attention, d’autres fois sous forme de sagesse, mais le citta, en lui-même, n’affiche aucune activité ; il ne manifeste absolument aucun état particulier. Il se contente de connaître, de savoir ce qui est.
Les mouvements qui apparaissent dans le citta – comme la conscience du bon et du mauvais, du bonheur et de la souffrance, des compliments et des critiques – sont tous des états de la conscience qui s’écoulent du citta. Comme cette conscience représente des mouvements et des états du citta qui sont, de par leur nature, constamment en train d’apparaître et de disparaître, cette conscience est elle-même toujours fluctuante et peu fiable.
La conscience des phénomènes sensoriels au moment où ils apparaissent et disparaissent s’appelle viññāna. Par exemple, viññāna enregistre et a conscience des impressions sensorielles qui se produisent quand des objets visuels, des sons, des odeurs, des saveurs et des sensations tactiles entrent en contact, respectivement, avec les yeux, les oreilles, le nez, la langue et le corps. Chacun de ces contacts, entre une sphère sensorielle extérieure et le sens intérieur correspondant, donne lieu à une conscience particulière qui enregistre l’instant où l’interaction se produit puis cesse dès que le contact disparaît. Par conséquent, viññāna est une conscience qui conditionne l’état du citta.
Les sankhāra – que l’on peut traduire par pensées et imagination – sont aussi un état conditionné du citta. Une fois que le citta a manifesté ces états, ils ont tendance à se multiplier indéfiniment. Par contre, quand aucun état ne conditionne le citta, seule la connaissance inhérente au citta est présente.
Mais la connaissance essentielle de l’esprit d’une personne ordinaire est très différente de la connaissance essentielle d’un Arahant. La nature connaissante d’une personne ordinaire est contaminée de l’intérieur, tandis que les Arahants, étant khīnāsava, sont libres de toute contamination. Leur connaissance est une conscience pure et simple de ce qui est, sans la moindre adultération. La conscience pure, dénuée de tout contaminant, est la conscience suprême ; c’est une qualité de connaissance vraiment extraordinaire qui confère un bonheur parfait, comme il sied à l’état de pureté absolue de l’Arahant. Ce bonheur suprême demeure constant. Il ne change ni ne varie jamais, contrairement aux phénomènes conditionnés du monde qui sont toujours alourdis par l’impermanence, la souffrance et l’impersonnalité. Ces caractéristiques du monde ne peuvent absolument pas pénétrer dans le citta totalement purifié de l’Arahant.
Le citta est à l’origine du samsāra ; c’est l’essence de l’être qui erre d’une vie à l’autre ; c’est l’instigateur du cycle de l’existence, l’origine même de la ronde incessante des naissances et des morts. On dit que le samsāra est un cycle parce que la mort et la renaissance se reproduisent indéfiniment selon la loi immuable du kamma. Le citta étant régi par le kamma, tant qu’il sera sous sa domination, il sera obligé de continuer à tourner dans ce cycle, en fonction de ses exigences. Le citta de l’Arahant est la seule exception à cette loi car il a complètement transcendé la sphère du kamma. Comme il a également transcendé tous les attachements conventionnels, absolument aucun aspect de la réalité relative conventionnelle ne peut l’habiter. Au niveau de l’Arahant, le citta n’est impliqué dans rien.
Une fois que le citta est totalement pur, il se contente de connaître, de savoir ce qui est, selon sa nature inhérente. C’est là que le citta atteint son point culminant ; il atteint la perfection au niveau de la pureté absolue. A ce stade, la migration continue d’une naissance à l’autre arrive enfin à son terme. Le voyage perpétuel entre les plus hautes et les plus basses sphères d’existence, au cours du cycle de la naissance, du vieillissement, de la maladie et de la mort, cesse définitivement. Pourquoi s’arrête-t-il ici ? Parce que les éléments cachés polluants qui envahissent normalement le citta et l’entraînent dans le cycle infernal, ont tous été éliminés. Il ne reste que le pur citta, lequel ne passera jamais plus par l’expérience de la naissance et de la mort.
Par contre, la renaissance est inévitable pour le citta qui n’a pas encore atteint ce niveau de pureté. On peut être tenté de nier que la renaissance suit la mort ou bien s’entêter à croire au point de vue nihiliste qui rejette toute possibilité de vie après la mort, mais ces convictions n’ont aucun pouvoir sur la réalité. Notre nature connaissante essentielle n’est pas dominée par les spéculations, pas plus qu’elle n’est influencée par les opinions des gens. Sa prééminence au plus profond de notre être, ajoutée à la suprême autorité du kamma, l’emporte sur toutes les considérations hypothétiques.
Par voie de conséquence, tous les êtres vivants sont obligés de passer d’une vie à l’autre, d’une incarnation grossière en tant que créature vivant sur terre, dans l’eau ou dans les airs, à une incarnation plus fine en tant que fantôme, deva ou brahma. Bien que ces derniers soient éthérés au point d’être invisibles à l’œil humain, le citta n’a aucun mal à reprendre naissance dans ces sphères. Tout ce qu’il lui faut, c’est un kamma approprié. Le kamma est le facteur déterminant ; c’est le moteur qui propulse le citta vers son incessant voyage dans le samsāra.
Le citta est quelque chose de tellement subtil qu’il est difficile de saisir ce qui le constitue exactement. C’est seulement quand le citta atteint un état de calme méditatif que sa vraie nature se révèle. Même des méditants expérimentés, désireux de comprendre le citta, ne parviennent pas à connaître sa véritable nature tant qu’ils n’ont pas atteint le calme du samādhi.
Bien que le citta réside dans le corps, il nous est impossible de le détecter tant il est subtil. Comme il se diffuse dans tout le corps physique, nous ne pouvons pas dire s’il se situe dans une partie ou un aspect quelconque du corps. Il est si fin que seule la pratique de la méditation peut détecter sa présence et le distinguer de tous les autres aspects associés au corps. Grâce à la méditation, nous pouvons les distinguer et découvrir ainsi que le corps est une chose et que le citta en est une autre. C’est un premier niveau de séparation : le niveau du citta ressenti en samādhi ; mais ce ressenti ne dure pas, il se limite au temps passé en samādhi.
Au niveau suivant, le citta peut se séparer complètement du corps physique mais il ne peut pas encore se désengager des composantes mentales d’une personne : vedanā, saññā, sankhāra et viññāna [sensations, mémoire, pensées et conscience sensorielle]. En utilisant la sagesse pour poursuivre l’investigation, ces facteurs mentaux peuvent aussi être détachés du citta. Nous voyons alors clairement par nous-mêmes (sanditthiko) que les cinq khandha sont tous des réalités séparées du citta. C’est le troisième niveau de séparation.
Au dernier niveau, notre attention se tourne vers la cause originelle de toutes les illusions, cette pénétration très subtile d’ignorance que nous appelons avijjā. Nous connaissons ce mot mais nous ne réalisons pas pour autant que cette ignorance est cachée à l’intérieur même du citta. En fait, elle s’infiltre dans le citta comme un poison insidieux. Nous ne la voyons pas encore mais elle est bien là. A ce stade, nous devons nous appuyer sur la force supérieure de notre attention, de notre sagesse et de notre persévérance pour extraire le poison. En utilisant toute la puissance de l’attention et de la sagesse, l’ignorance elle-même finira par être séparée du citta.
Quand tout ce qui s’était infiltré dans le citta finit par disparaître, le stade ultime est atteint. A ce niveau, la séparation est un désengagement permanent et total qui n’exige aucun effort supplémentaire pour être maintenu. Pour le citta, c’est la véritable liberté. Quand le corps est atteint par la maladie, nous savons clairement que seuls les éléments physiques sont touchés et nous ne sommes donc ni inquiets ni perturbés par les symptômes. En temps ordinaire, le malaise physique crée une tension mentale mais, quand le citta est vraiment libre, nous restons suprêmement heureux, même au milieu d’une intense douleur physique. Nous savons que le corps et la douleur sont des phénomènes séparés du citta, de sorte que le citta n’est pas concerné par la détresse physique. Quand on a renoncé sans équivoque au corps et aux sensations, ils ne peuvent plus jamais se mêler au citta. Telle est la liberté absolue du citta.
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Etant intrinsèquement limpide et rayonnant, le citta est toujours prêt à entrer en contact avec toute chose, quelle que soit sa nature. Bien que tous les phénomènes conditionnés, sans exception, soient gouvernés par les trois lois universelles d’anicca, dukkha et anattā, la véritable nature du citta n’est pas soumise à ces lois. Le citta est conditionné par anicca, dukkha et anattā seulement parce que des choses qui sont soumises à ces lois arrivent en tournoyant jusqu’à lui, se mêlent à lui et l’entraînent dans leur ronde. Pourtant, même s’il tourne au rythme des phénomènes conditionnés, le citta ne se désintègre jamais, ne disparaît jamais. Il tourne sous l’influence de ces forces qui ont le pouvoir de le faire tournoyer, mais le pouvoir de la nature du citta est de savoir et de ne pas mourir. Cette non-mort est une qualité qui se situe au-delà de la sphère d’action d’anicca, dukkha et anattā et des lois universelles de la nature. Mais nous demeurons inconscients de cette vérité parce que les réalités conventionnelles qui sont impliquées dans le citta l’encerclent complètement et font en sorte que la nature du citta se conforme à la leur.
La naissance et la mort ont toujours été des circonstances attachées au citta quand il est infecté par les kilesa [pollutions mentales]. Cependant, comme les kilesa sont eux-mêmes la cause de notre ignorance, nous ne sommes pas conscients de cette vérité. La naissance et la mort sont des problèmes engendrés par les kilesa. Notre vrai problème, notre seul problème fondamental – qui est aussi le problème fondamental du citta – est que nous manquons de la force qu’il faut pour être ce que nous sommes réellement. Nous avons toujours confondu l’essence de ce que nous sommes avec des contrefaçons, de sorte que le comportement du citta n’a jamais été en harmonie avec sa véritable nature. Il s’exprime, au contraire, à travers les ruses et les mensonges des kilesa, ce qui occasionne de l’angoisse et de la peur à propos de presque tout : le citta a peur de vivre et peur de mourir ; qu’il soit atteint par une douleur petite ou grande, il en est effrayé ; la moindre perturbation l’agite. Il est perpétuellement rempli de soucis et de craintes. Et, bien que les craintes et les soucis ne soient pas partie intrinsèque du citta, ils réussissent à lui causer de l’anxiété.
C’est seulement après que le citta ait été nettoyé jusqu’à être absolument pur et libre de toute implication, qu’il est complètement libéré de la peur. A partir de ce moment-là, il n’y a plus ni peur ni courage ; seulement la nature véritable du citta qui existe naturellement par lui-même, à jamais indépendant du temps et de l’espace. Voilà tout ce qui apparaît – rien d’autre. Tel est le citta authentique. Le terme « citta authentique » se réfère uniquement à la pureté absolue – sa-upādisesa-nibbāna – de l’Arahant. Rien d’autre ne peut être appelé ainsi totalement et sans réserve. Je serais moi-même gêné d’utiliser le terme « citta authentique » de tout autre façon.
L’expression « citta originel » signifie la nature originelle du citta qui tourne indéfiniment dans le cycle des renaissances. C’est ce que le Bouddha a décrit quand il a dit : « Moines, le citta originel est intrinsèquement rayonnant et limpide mais il peut être souillé à cause de l’accumulation des kilesa qui le traversent ».
Dans ce sens, les mots « citta originel » se réfèrent à l’origine de la réalité conventionnelle (sammuti), pas à l’origine de la pureté absolue (parisuddhi). Quand le Bouddha a parlé du citta originel, il a dit : « Pabhassaramidam cittam bhikkhave ». Pabhassa veut dire « rayonnant » et non « pur ». Son raisonnement est absolument correct, c’est indiscutable. Si le Bouddha avait mis sur un pied d’égalité le citta originel et le citta pur, on aurait pu objecter aussitôt : « Si le citta était pur à l’origine, pourquoi serait-il né ? » L’Arahant, qui a purifié le citta, ne reprendra jamais plus naissance. Si son citta avait été pur à l’origine, pourquoi aurait-il eu besoin de le purifier ? Ce serait l’objection évidente à faire : quelle raison y aurait-il de le purifier ? Par contre, le citta rayonnant peut être purifié parce que son rayonnement n’est autre que la nature réelle et fondamentale d’avijjā, l’ignorance. Les méditants prendront eux-mêmes clairement conscience de cette vérité, au moment où le citta transcendera ce rayonnement, pour atteindre la libération absolue (vimutti). Dès lors le rayonnement n’apparaîtra plus dans le citta. A ce stade, on réalise la vérité suprême de la nature du citta.
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Une fois que le citta a été nettoyé au point d’être toujours lumineux et limpide, quand nous nous trouvons dans un endroit calme, baignant dans un silence total – au cœur de la nuit, par exemple – même si le citta ne baigne pas dans le calme de la méditation, le point central de sa conscience est si fin et si délicat qu’il ne pourrait être décrit. Cette conscience extrêmement fine se manifeste comme une lumière qui s’étend autour de nous dans toutes les directions. Nous perdons toute conscience des objets visuels, des sons, des odeurs, des saveurs et des sensations tactiles, alors même que le citta n’est pas en samādhi. Par contre, il ressent la stabilité de son ancrage, le fondement même du citta qui a été bien nettoyé, au point que sa caractéristique la plus marquante, à ce moment-là, est sa capacité majestueuse et envoûtante à connaître : il sait.
Semblant exister indépendamment du corps physique, cette sorte de conscience extrêmement fine apparaît uniquement dans le citta. Du fait de la nature à la fois prononcée et subtile du citta à ce stade, sa nature connaissante prédomine complètement. Aucune image ni vision ne lui apparaît. Il s’agit d’une conscience qui se détache exclusivement par elle-même. Voilà un des aspects du citta.
Un autre aspect nous apparaît quand ce citta purifié entre dans le calme de la méditation, sans penser ni imaginer quoi que ce soit. Cessant toute activité, tout mouvement, il se repose simplement pendant un moment. Toutes les images et toutes les pensées qui pourraient habiter l’esprit s’arrêtent complètement. On dit que « le citta entre dans un état de calme complet ». A ce moment-là, tout ce qui demeure, c’est la nature essentielle connaissante du citta. Rien d’autre que cette conscience très fine ne subsiste, cette conscience qui semble s’étendre à l’ensemble du cosmos. En effet, contrairement à un rayon de lumière dont la portée est limitée, qui atteint des objets proches ou lointains selon sa puissance, le flot de lumière du citta n’a pas de limites, il n’est ni proche ni loin. Par exemple, le rayonnement d’une lampe électrique dépend de son voltage : si le voltage est élevé, elle brille loin ; s’il est faible, elle n’éclaire pas loin. Mais la lumière du citta est très différente ; pour elle, la distance ne joue pas. Plus précisément, le citta est au-delà des limites du temps et de l’espace, ce qui lui permet d’éclairer absolument tout. Le loin est comme le proche car les concepts liés à l’espace ne s’appliquent pas à lui. Tout ce qui apparaît, c’est une conscience extrêmement raffinée qui se diffuse dans tout l’univers. Le monde entier semble être empli de cette qualité subtile de connaissance, comme si rien d’autre n’existait – alors que les choses du monde restent les mêmes. La lumière universelle du citta a été purifiée de tout ce qui l’obscurcissait – c’est la véritable force du citta.
Le citta absolument pur est extrêmement difficile à décrire. Comme il défie toute description, je ne sais comment je pourrais le définir. On ne peut pas en parler comme on parlerait de choses conventionnelles, simplement parce qu’il ne s’agit pas d’un phénomène conventionnel. C’est le domaine réservé de ceux qui ont transcendé tous les aspects de la réalité conventionnelle et réalisé ainsi, en eux-mêmes, cette nature non conventionnelle. C’est pour cette raison que les mots ne peuvent pas le décrire.
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Pourquoi parlons-nous d’un « citta conventionnel » et d’un « citta absolument pur » ? S’agit-il réellement de deux citta différents ? Pas du tout. Il s’agit toujours du même citta. Quand il est sous l’influence des réalités conventionnelles comme les kilesa et les asava, il est dans un certain état. Mais, quand la faculté de sagesse l’a bien gratté et nettoyé jusqu’à ce que cet état se soit totalement désintégré, le véritable citta, le véritable Dhamma, celui qui peut résister à tout, ne se désintégrera pas et ne disparaîtra pas avec le reste. Seules les composantes de l’impermanence, de l’insatisfaction et de l’impersonnalité qui s’étaient infiltrées dans le citta disparaîtront.
Aussi subtils que soient les kilesa, ils restent conditionnés par anicca, dukkha et anattā ; ce sont donc des phénomènes conditionnés. Une fois que tout cela se trouve complètement désintégré, le vrai citta, celui qui a transcendé la réalité conventionnelle, devient pleinement apparent. C’est ce que l’on appelle « la liberté absolue » ou « la pureté absolue » du citta. Tous les liens avec les précédents états d’esprit ont été brisés pour toujours. A présent, absolument pure, la nature connaissante essentielle du citta demeure seule en elle-même.
Il est impossible de dire où cette nature connaissante essentielle se situe dans le corps. Avant, dans le citta conventionnel, il formait un point proéminent que l’on pouvait voir et reconnaître. Par exemple, en méditation, nous savions qu’il était centré au milieu de la poitrine parce que la qualité connaissante de notre conscience était clairement située là. Le calme, la lumière et le rayonnement semblaient, de toute évidence, émaner de ce point. Nous pouvions nous en apercevoir tout seuls. Tous les méditants, dont le niveau de calme a atteint les fondements du samādhi, comprennent que le centre de « ce qui sait » se manifeste clairement dans la zone du cœur. Ils ne prétendront pas que c’est au niveau du cerveau, comme le font ceux qui n’ont aucune expérience de la pratique du samādhi.
Mais, quand ce même citta a été parfaitement purifié, ce centre disparaît. On ne peut plus dire que le citta se situe au-dessus, au-dessous ou à n’importe quel endroit du corps. Il est à présent pure conscience, une qualité de connaissance si fine et subtile qu’elle transcende tout terme conventionnel qui pourrait la désigner. En disant qu’elle est extrêmement fine, nous sommes obligés d’utiliser un langage conventionnel qui ne peut absolument pas exprimer la vérité car, bien sûr, la notion de raffinement extrême est elle-même une convention. Comme cette conscience très fine n’a pas de point ou de centre, il est impossible de préciser sa position. Il n’y a que cette connaissance essentielle que rien ne peut infiltrer. Bien qu’elle existe au milieu des mêmes khandha auxquels elle se mêlait auparavant, elle ne partage plus aucune de leurs caractéristiques. C’est un tout autre univers. C’est seulement alors que nous savons avec certitude que le corps, les khandha du mental et le citta sont tous des réalités distinctes et séparées.