Le Dhamma de la Forêt


Upaddha Sutta (SN 45.2)

La moitié (de la vie spirituelle)

Traduction de Jeanne Schut

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Ainsi ai-je entendu :

À une certaine occasion, le Bouddha séjournait parmi les Sakyans, dans une ville nommée Sakkara. Un jour, le vénérable Ananda alla vers le Bouddha et, s'étant prosterné devant lui, il s'assit sur le côté. Tandis qu'il était assis là, Ananda dit au Bouddha : « Vénérable, avoir des personnes admirables pour amis, compagnons et camarades est la moitié de la vie spirituelle ».


« Ne dis pas cela, Ananda ! Ne dis pas cela ! Avoir des personnes admirables pour amis, compagnons et camarades est, en réalité, toute la vie spirituelle. Quand un pratiquant a des personnes admirables pour amis, compagnons et camarades, il est fort probable qu'il développera et poursuivra le Noble Octuple Sentier. »


Le Bouddha poursuivit :

« Et comment un pratiquant qui a des personnes admirables pour amis, compagnons et camarades, développe-t-il et poursuit-il le Noble Octuple Sentier ? Il développera la compréhension juste que l’on obtient grâce à la solitude, au détachement des passions et à la cessation qui aboutit au lâcher-prise. Il développera la pensée juste… la parole juste… l’action juste… les moyens d’existence justes… l’effort juste… l’attention juste… la concentration juste que l’on obtient grâce à la solitude, au détachement des passions et à la cessation qui aboutit au lâcher-prise. C’est ainsi qu’un pratiquant qui a des personnes admirables pour amis, compagnons et camarades, développe et poursuit le Noble Octuple Sentier.


« Et, avec ce raisonnement, il est possible de comprendre pourquoi le fait d’avoir des personnes admirables pour amis, compagnons et camarades est, en réalité, toute la vie spirituelle. En effet, c’est parce que je suis moi-même un ami admirable que les êtres soumis à la naissance se sont libérés de la naissance, que les êtres soumis au vieillissement se sont libérés du vieillissement, que les êtres soumis à la mort se sont libérés de la mort, que les êtres soumis au chagrin, aux lamentations, à la douleur, à la détresse et au désespoir se sont libérés du chagrin, des lamentations, de la douleur, de la détresse et du désespoir. C’est avec ce raisonnement que l’on peut comprendre pourquoi le fait d’avoir des personnes admirables pour amis, compagnons et camarades est, en réalité, toute la vie spirituelle. »