Uraga
Sutta (SN 1.1)
Versets
sur le
Serpent
Traduit
par Jeanne Schut
d'après
la
traduction du Pali à l'anglais par Nyanaponika Thera.
Note
de traduction : Une étude
comparative des documents des diverses écoles bouddhistes
suggère que les
versets ci-dessous, de même que ceux de I.3, furent,
à
l'origine, des poèmes
séparés, déclamés en des
occasions
séparées, et qu'ils ont été
rassemblés parce
qu'ils partagent un même couplet.
Le moine qui parvient
à retenir
sa colère immédiatement
Rapide comme la plante qui
arrête le venin foudroyant
Est libre de ce monde et de celui
d’après
Comme un serpent libéré de sa
vieille peau usée.
Le moine qui a mis fin aux passions
définitivement
Comme on déracine les lotus d’un
lac en y entrant
Est libre de ce monde et de celui d’après
Comme
un serpent libéré de sa vieille peau
usée.
Le
moine qui a mis fin à l'avidité
définitivement
En
asséchant son flot rapide et turbulent
Est libre de ce
monde et de celui d’après
Comme un serpent libéré
de sa vieille peau usée.
Le moine qui a effacé
toute trace d’orgueil définitivement
Comme un pont de
bambou arraché par le vent
Est libre de ce monde et de
celui d’après
Comme un serpent libéré de sa
vieille peau usée.
Le moine qui ne perçoit
aucune réalité, aucune substance
Dans les multiples
sphères de l’existence
Pas plus qu’on ne pourrait
distinguer
De fleurs dans un figuier
Est libre de ce monde et
de celui d’après
Comme un serpent libéré de
sa vieille peau usée.
Le moine libre de tout
ressentiment
Qui a transcendé ententes et différends
Est libre de ce monde et de celui d’après
Comme un
serpent libéré de sa vieille peau usée.
Le
moine qui a su libérer son esprit à jamais
De ses
pensées mauvaises et dispersées
Est libre de ce
monde et de celui d’après
Comme un serpent libéré
de sa vieille peau usée.
Le moine qui ne fléchit
ni ne fait marche arrière
Transcendant toutes les
faiblesses de notre terre
Est libre de ce monde et de celui
d’après
Comme un serpent libéré de sa
vieille peau usée.
Le moine qui ne fléchit
ni ne fait marche arrière
Qui peut dire du monde : «
Tout est éphémère »
Est libre de ce
monde et de celui d’après
Comme un serpent libéré
de sa vieille peau usée.
Le moine qui ne fléchit
ni ne fait marche arrière
Dénué de convoitise
car pour lui « tout est
éphémère »
Est libre de ce monde et de celui d’après
Comme un
serpent libéré de sa vieille peau usée.
Le
moine qui ne fléchit ni ne fait marche arrière
Dénué
d’aversion car pour lui « tout est
éphémère
»
Est libre de ce monde et de celui d’après
Comme
un serpent libéré de sa vieille peau
usée.
Le
moine qui ne fléchit ni ne fait marche arrière
Dénué
de vision fausse car pour lui « tout est
éphémère
»
Est libre de ce monde et de celui d’après
Comme
un serpent libéré de sa vieille peau
usée.
Le
moine qui n’a plus de souillures latentes
Qui a extirpé
toutes les racines sous-jacentes
Est libre de ce monde et de celui
d’après
Comme un serpent libéré de sa
vieille peau usée.
Le moine qui ne connaît plus
les émotions amères
Qui le ramèneraient sur
cette terre
Est libre de ce monde et de celui d’après
Comme
un serpent libéré de sa vieille peau
usée.
Le
moine qui ne connaît plus attachement ni désir
Qui le
maintiendrait lié au devenir
Est libre de ce monde et de
celui d’après
Comme un serpent libéré de sa
vieille peau usée.
Les cinq empêchements ont été
repoussés
Le doute a été
dépassé
Imperturbable
Invulnérable
Un
tel moine est libre de ce monde et de celui d’après
Comme
un serpent libéré de sa vieille peau
usée.